Vœux du Bâtonnier
Mes Chers Confrères,
A l’aube de cette nouvelle année, voici venu le temps des vœux.
Je formule tout d’abord le vœu que le train des réformes ralentisse enfin et que nous puissions profiter d’une pause bien méritée.
Dans une profession en pleine mutation, il est nécessaire que nous puissions bénéficier d’un peu de répit afin d’aborder au mieux les défis qui se présentent à nous.
Le Conseil National des Barreaux a décidé d’interroger les candidats à la présidence de la République et vous a pour cela adressé un questionnaire. N’hésitez pas à donner suite à cette sollicitation, il y va de notre avenir.
Je formule ensuite le vœu qu’un véritable budget soit enfin accordé à la justice même si je ne me fais aucune illusion.
Le décret n° 2016-1876 du 27 décembre 2016 portant diverses dispositions relatives à l’aide juridique prévoit pour les médiations conventionnelles une rétribution de 4 UV (106 €uros) et 8 UV (212 €uros) s’il est demandé une homologation par le juge. Mais de qui se moque-t-on ?
Les pouvoirs publics ne peuvent en permanence et notamment dans la loi J 21 mettre en avant les modes alternatifs de règlement des différends et dans le même temps n’accorder aucune rémunération décente pour les avocats qui vont accompagner leurs clients à une médiation, sauf à ce que l’on veuille écarter l’avocat de ce type de traitement des affaires… Au final, seuls les clients fortunés pourront s’aventurer dans ce type de règlements des litiges, ce qui est tout de même un comble.
La situation n’est pas meilleure au niveau local où les effectifs ne sont bien sûr pas au complet dans notre juridiction.
Mais il ne faut peut-être tout simplement plus attendre de l’Etat qu’il vienne en aide à notre Justice alors qu’il s’agit pourtant d’un pilier de notre société.
Si le juge n’est plus mis en mesure de remplir sa mission, soit parce qu’il n’en a plus les moyens, soit alors parce que le législateur dit qu’il n’a plus sa place dans telle ou telle procédure, partons du postulat que la nature a horreur du vide et prenons cette place.
Nous devons montrer avec notamment le nouveau divorce par consentement mutuel sans juge que nous sommes parfaitement capables de mener une telle procédure à bon terme dans les intérêts des époux.
Utilisons l’acte d’Avocat pour donner encore plus de force et de visibilité à nos actes.
C’est une véritable révolution pour les avocats que nous sommes mais il nous faut relever ce défi et repenser notre rôle.
Au-delà de ces vœux un tant soit peu provocateurs (!), je veux vous dire qu’il ne nous faut pas baisser les bras et avoir sans cesse conscience du rôle social et politique que nous avons à jouer.
Tous les avocats du monde ne peuvent malheureusement pas tenir ce même discours…
Je vous souhaite, ainsi qu’à vos familles, mes vœux les plus sincères de bonheur, de santé et de prospérité.
Vive 2017 !